Dans une ambiance oscillant entre le cabaret, le théâtre et la performance multimédia, Dulcinée jette un regard critique, sensible et plein d’humour, sur le parcours de l’humanité, par le biais de son homonyme Dulcinée de Toboso, la muse de Don Quichotte et “l’héroïne absente” du roman de Cervantès Pas besoin d’avoir lu le livre pour savoir qui est Dulcinée. La question est plutôt: existe-t-elle? Sommeille-t-elle quelque part en chacun de nous?

Les rôles sont ici inversés. Don Quichotte devient la muse de Dulcinée. L’esprit du chevalier errant veille depuis les coulisses alors que notre demoiselle en détresse essaie de se secourir elle-même d’une histoire tumultueuse. Comment peut-elle porter sa flamme ?

Par ses réflexions souvent osées, accompagnée d’un chœur «d’honorables collègues» (son équipe technique), Dulcinée entraîne le spectateur le long de la route de la soie, regardant à travers un miroir où le présent s’entremêle avec le passé, tout comme la danse avec le théâtre, les mots avec l’imaginaire… et Don Quichotte avec Dulcinée.

complainte dulcinea robe
Lament jump
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La complainte de Dulcinée - Bande d'annonce

Un mot de Dulcinée

Mes intentions sont quelque peu « quichottesques » et je vous demande de ne pas rire de moi mais avec moi. J’ai voulu incarner Dulcinée de Toboso parce que nous partageons le même prénom. C’est pourquoi j’ai lu Don Quichotte il y a bien longtemps, et même si j’ai été déçue par le manque de développement du personnage, j’ai été renversée par le génie intemporel de cette œuvre.

Je crois que Dulcinée, emblème de l’âge de la chevalerie et de l’amour courtois, occupe une position stratégique dans l’Histoire. Elle vient d’un temps où les femmes étaient mises sur des piédestaux – et aussi brûlées vives.

Elle représente un temps où Juifs et Arabes (unis dans un âge d’or culturel) se faisaient chasser de l’Espagne, la superpuissance de l’époque. 1492 était aussi l’année où l’on a «découvert» l’Amérique. Dans cette pièce, je vous invite à adopter le point de vue de ceux, et surtout de celles, qui n’ont qu’à peine survécu à l’histoire écrite, qui n’ont pas façonné nos attitudes religieuses, et qui auraient pu, peut-être, influencer tout autrement le comportement humain.

Ai-je parlé d’attitudes religieuses? Je m’aventure en terrain glissant… J’ai demandé à ma mère comment faire pour traiter un tel sujet. Elle a réfléchi longuement puis m’a dit : «Il va falloir danser autour.» Merci, maman, c’est justement mon intention.

Dulcinée signature

Crédits

Conception et chorégraphie : Dulcinée Langfelder

Mise en scène et mentorat : Alice Ronfard

Marionettes et manipulation : Vincent Santes

Compositions et arrangements : Philippe Noireaut et Danys Levasseur

Vidéos : Yves Labelle

Scénographie : Ana Cappelluto

Lumière : Éric Gingras

Animations « Yin Yang » : Nathan Boey

Claymation : Dulcinée Langfelder

Sur scène:

Dulcinée Langfelder : Dulcinée Del Toboso/ Dulcy from Brooklyn

Danny Carbonneau : interprète, marionnettiste et technicien

Erik Lapierre : technicien de scène, accessoires, interprète

Danys Levasseur : son/vidéo technicien, guitariste, interprète

Vincent Santes : directeur technique, maître marionnettiste et interprète

Philippe Beaudoin : ingénieur de son et lumière (off stage)

Musique:

Benares Song : Kurt Weill et Bertolt Brecht
Orgullecida : Eliseo Silveira
La Rumba : Nino Rota
Low Down Man : Squirrel Nut Zippers
Speaking in Tongues 3 : Sheila Chandra
Strange Fruit : poem of Abel Meeropol, adapté par Billie Holiday et Sonny White
Dulcinea : Mitch Leigh et Joe Darion (traduit par Jacques Brel)